mardi 16 avril 2013

Le Rap de la Pile, ou comment capter l'attention en cours de Chimie






"L'anode d'un élément passif inséré dans un circuit en courant continu est l'électrode où, en courant conventionnel, entre le courant électrique (en courant électronique, électrode d'où sortent les électrons). Pour une résistance, c'est l'électrode reliée au pôle positif du générateur ; pour une pile électrique faisant office de générateur, c'est l'électrode négative".



Si vous n'avez rien compris, et si ça ne vous donne pas envie d'en savoir plus, alors vous changerez d'avis en découvrant ce cours d'un professeur de chimie brésilien Silvio Predis.



Silvio parvient à la fois à capter son auditoire, des étudiants qui se préparent au cours d'entrée à l'Université, mais aussi il réconcilie les parents brésiliens avec un genre musical qui habituellement est associé à l'apologie du crime et au mépris des filles: le funk!




Voici le rap de la pile, un funk qui cartonne en ce moment sur les réseaux sociaux brésiliens:


"na oxidação o anodo é negativo 

onde ocorre a corosão
eletrodo corroido
concentrando a solução
hem hem hem hem hem hem"







Le plus drôle est que ceci fait parti d'un véritable projet pédagogique de la part du professeur: captiver les élèves, faire en sorte qu'ils retiennent les formules, et revaloriser le métier d'enseignant!
Il mobilise pour cela tous les genres musicaux brésiliens pour mettre ses cours en musique:
samba, forro, axé, sertanejo...tout y passe!






La pédagogie de Silvio n'est pas un cas isolé au Brésil: ce genre de pratique est très courant ici notamment dans les cours préparatoires au concours d'entrée à l'Université, pour lesquels il faut retenir de nombreuses formules ou citations.
D'une manière générale, la transmission du savoir est très orale au Brésil, voire mnémotechnique.

Les Brésiliens, enseignants ou apprenants, font davantage confiance à leur mémoire auditive que les Français, qui en appellent plutôt à la mémoire visuelle. Depuis leur plus jeune âge, les Brésiliens sont habitués à apprendre les maths, le portugais, l'histoire, ou les sciences nat en chansons ou en poèmes. 

Ainsi, mes propres élèves de français prennent très peu de notes en cours, même en cours particulier, et c'est toujours une surprise à chaque fois. en revanche, ils veillent à répéter plusieurs fois les mots ou les tournures de phrases, à les utiliser. J'ai observé ceci avec toutes les générations. Ainsi, personne ne fait de chichis quand je leur appends des petites chansons d'enfrants.
(la fameuse: Buvons un coup ma serpette est perdue...pour parfaire la prononciation des voyelles).

Et si après ça vous n'avez pas envie d'aller étudier au Brésil!









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