lundi 4 novembre 2013

DES BRESILIENS COMPLETEMENT FOOT

Le Brésil : 190 millions de Brésiliens, 190 millions de supporters (une blague locale parle de 190 millions de sélectionneurs) qui attendent avec ferveur le début de la Coupe du Monde! Mais plus que la "Seleção", ce sont les clubs qui font vibrer un peuple entier.

A LA VIE, A LA MORT

Iracema a 94 ans. Elle vit au centre ville de Rio. Elle éclate de rire quand on lui demande : « et toi, t’es pour qui ? » Dans un rire lumineux et sonore, de ses yeux qui pétillent, elle nous dit « Fluminense, je suis Fluminense ! », du nom de cette équipe qui a vu le jour à Rio en 1902.  Car au Brésil, tout le monde sait de quel côté du ballon rond il se trouve. Les bébés aussi. Les morts aussi. Le club des Corinthians de São Paulo vient même de lancer un plan d'épargne funéraire : cotisation mensuelle par personne ou par famille ouvrant droit à un kit funéraire complet le jour J.  Les étrangers n’ont pas le choix très longtemps : pour s’intégrer, il faut choisir son camp (moi j'ai choisi, vous ne tarderez pas à savoir qui !) Côté femmes, la question ne se pose même plus : elles naissent avec des crampons et un ballon aux pieds... 

AVANT TOUT LE CHAMPIONNAT CARIOCA

Les passions se cristallisent notamment autour du championnat carioca et ses 4 as (FlamengoVascoFluminense et Botafogo), mais il ne faut pas négliger l’engouement pour les Corinthians, Santos et São Paulo, Atletico Mineiro et Gremio. Plus forte que l’identité religieuse ou que l’appartenance à une école de samba, l’identité footballistique est un marqueur fort de la culture. Dans toutes les classes sociales.
Le foot est ce qui permet de reconnaître les affinités, de faire des petites blagues : les supporters de Flamengo sont des pauvres et des bandits, ceux de Fluminense des "pédés", ceux de Vasco sont toujours "vice", éternels seconds et les supporters de Botafogo des pleurnichards ! Et dans le domaine, l’Etat est loin d’être laïc : on a vu des juges de la Cour Suprême afficher haut et fort leur appartenance (et prouver par la même occasion que Flamengo n’est pas seulement l’équipe des voyous noirs de Rio !).

FLAMENGO, UNE ÉQUIPE MYTHIQUE

Le foot, au Brésil, c’est sérieux, très sérieux. Les rencontres sont âpres, sur le terrain, mais aussi au stade, devant la télé,  ou au botequim. Durant le championnat brésilien, les matchs rythment la vie sociale : à 22h le mercredi après la Novela, et à 16H le dimanche. Rendez-vous immuables pendant de longs mois. Les rencontres sont intenses et passionnées. Chaque match est un choc, et quand il s’agit des clubs les plus prestigieux, chacun est un rendez-vous avec l’histoire. Que l’on mette en avant les rivalités Flamengo-Vasco ou Flamengo-Fluminense, une seule chose vaut la peine d’être retenue : Flamengo est la plus grande équipe brésilienne de tous les temps. Et pas seulement parce que Flamengo ça veut dire « Flamand » ! Six championnats nationaux, trente-deux championnats cariocas,  une Copa Libertadores et une Coupe intercontinentale : tous ces succès ont contribué à l’immense popularité dont jouissent les « Rubro-Negros » (Rouges et Noirs). Imaginez, en 1963, à Rio de Janeiro, le stade Maracanã a battu tous les records d’affluence avec  177 656 personnes, debout et serrées comme des sardines, venues assister au sacre de Flamengo. Aujourd’hui, avec plus de 39 millions de supporters, loin devant les 21 millions du Corinthians de São Paulo, Flamengo est l’équipe la plus populaire du Brésil. Flamengo fut la première équipe du Brésil a avoir un club de supporters entièrement gay: le Fla Gay. Popularisée par Zico ou plus récemment par Ronaldinho, l’aura des Urubus n’a pas de frontières.





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