samedi 6 octobre 2012

Rencontre avec Emilie Kiepura: Liens solidaires pour les enfants handicapés du Sénégal




Cette semaine nous partons pour le Sénégal avec Emilie Kiepura, 23 ans, engagée au sein de l’association LIENS Solidaires depuis 2010 .
L'association LIENS a  été fondée en 2005  par des étudiants Français et des Sénégalais de l’Université du Littoral, à Dunkerque. C’est une toute petite association d’à peine une trentaine de bénévoles, présidée par Cheikh Ndiaye, économiste et socio-anthropologue à l’Université du Littoral. L’association partage comme objectifs  l'accueil et l'orientation des étudiants étrangers, la promotion culturelle et sportive et la solidarité internationale (parrainage d'enfants, commerce équitable, aides aux personnes handicapées). Son originalité tient justement du fait qu’elle cible son action sur la question du handicap : promotion du handisport en France et au Sénégal, renforcement des structures d’accueil au Sénégal, et promotion de la solidarité internationale.
Ainsi l’un des objectifs de cette association est de promouvoir l’amélioration du sort des enfants handicapés du Sénégal. 

Emilie revient d’un séjour humanitaire à Dakar avec l’association, où elle a participé au renforcement et à l’équipement d’une structure d’accueil des enfants handicapés, le centre Talibou Dabo. Elle nous alerte sur le manque de moyens et nous invite à partager la cause de l’association. Vous trouverez en fin d’article tous les renseignements nécessaires pour les aider (notamment envoi de matériel médical et jouets pour les enfants).

Bonjour Emilie, cette année, tu as décidé de faire ton stage de Licence professionnelle au Sénégal pour un projet humanitaire. Quel est ce projet ?
L’une des missions principales de ce voyage était de se rendre au centre Talibou Dabo de Dakar qui est le seul centre public qui accueille les enfants en situation de handicap (physique et moteur) de la maternelle au CM2. Nous avions monté un projet d’ouverture d’un centre de documentation en faveur de ce centre (bibliothèque libre, ordinateurs), et donc se rendre sur place était la meilleure manière de voir ce qui était possible, ce qui était réalisable, etc. Nous avions, en février 2012, envoyé un container avec des fournitures scolaires (peinture, feutres, crayons, ramette de papier, livres, bandes dessinées etc.) mais également du matériel médical (béquilles, fauteuils roulants, tables de massage, prothèses etc.). Le voyage était donc la suite logique de ce projet. De même, l’une de nos membres, présente également lors de ce voyage avait un projet d’aide aux jeunes enfants de 0 à 5 ans : récolter du matériel pour ces enfants : vêtements, jouets, produits d’hygiène, santé etc. Nous nous sommes alors rendus à la Pouponnière de Mbour dans le but d’apporter un soutien à cette organisation. 

Qu’as-tu appris avec ce projet ?
Durant ce voyage, j’ai compris ce qu’était vraiment la solidarité dans tous les sens du terme. J’ai était accueillie partout où je suis allée avec le sourire, la générosité sans compter, et la joie ! C’était vraiment génial !
On peut constater à Dakar de grandes différences sociales. En effet, tous les quartiers ne se ressemblent pas, et l’on croirait parfois avoir changé de ville ! On croise des villas, des routes goudronnées, des palmiers, de très grands centres commerciaux, cinéma, bowling etc. En 20 minutes on peut se retrouver sur des routes sinueuses, inondée, des trottoirs ensablés etc.
J’ai eu la chance de visiter différentes villes telles que Diourbel, Thiès, Saly, Dakar ! J’ai adoré la région de Mbour : peu de gens, de grands espaces, des arbres, des animaux !
A Thiès, nous avons pu rencontrer une organisation qui s’appelle REFABEC (Réseau des Femmes dans l’Agriculture Biologique et de Commerce Equitable) qui est une organisation dirigée par des femmes. Nous avons formé un partenariat avec cette organisation durant ce séjour. En tant que femme je ne peux que soutenir leur initiative, qui permet leur émancipation, leur indépendance financière et leur place au sein d’une organisation, de leur ville et de leur pays. 

Votre projet porte sur l’amélioration du sort des enfants handicapés de Dakar. Quelle est la situation aujourd’hui ?
A Dakar, au centre Talibou Dabo, j’ai été fortement touchée par ce que j’ai pu voir. En effet, cela n’a rien à voir avec ce que l’on peut voir en France. Les enfants ne sont pas accueillis dans les meilleures conditions, et tous les jours c’est un combat pour ces enfants. Déjà, être en situation de handicap au Sénégal est extrêmement dur, ils ne sont pas aussi bien tolérés. Ce centre, est une chance pour ces enfants. Mais on se doit de leur apporter bien mieux ! L’un des buts principal de l’association LIENS SOLIDAIRES est d’aider au maximum ce centre.
A Thiès, nous avons été visiter une pouponnière, accueillant des bébés de 0 à 5 ans. Là encore, beaucoup d’émotion ! Tellement de bébés dans ce centre ! Mais bien soignés et bien nourris. Le seul souci c’est qu’il y manque des bras ! Des bras de câlins, des bras de soins, des bras de chants, des bras de bisous, tellement de bras ! Ils sont trop nombreux par rapport au personnel. C’est pourquoi, cette organisation accueille des étudiants pour effectuer leur stage. Chaque fois que l’on rendait visite aux enfants, nous en avions au minimum 1 dans les bras ! Ils se ruaient vers nous pour se blottir ! C’est un très bon souvenir, et j’espère un jour pouvoir y retourner les aider plus qu’une matinée !

Comment s’est passée la relation avec les enfants et le personnel que vous avez rencontrés ?
Le handicap n’est pas très bien accepté au Sénégal… Et les membres du personnel sont des fonctionnaires. C’est dur à dire, mais ils sont « juste là » pour la plupart, et c’est tout. Les gens qui sont les plus investis dans ce centre sont soit des personnes en situation de handicap eux-mêmes, soit des gens confrontés à un handicap dans leur famille, ou tout simplement des personnes réellement engagées, soucieux d’une vie meilleure ! Là aussi, nous avons été choqués… Certaines personnes se fichent éperdument de ces enfants, notamment à la cantine où l’on croirait donner à manger à des chiens, je suis désolée pour l’expression … Des assiettes en inox à moitié jetées sur des tables de jardin… Des enfants n’ayant pas toutes leurs capacités pour manger seuls, sont confrontés à cela tous les jours. Par contre, nous avons rencontré le professeur de CM2 Monsieur Mbow, lui-même en situation de handicap, et qui a lié un lien très fort avec ses élèves, c’était très appréciable de sentir cette belle relation entre professeur et élèves. 

Que va-t-il se passer par la suite ?
Nous sommes actuellement en train de passer à la 3ème phase de notre projet, qui est d’accueillir des membres du personnel du centre Talibou Dabo à Dunkerque afin de leur apporter une formation liée à l’handicap. Cette formation sera assurée par l’association APAHM de Dunkerque et l’hôpital maritime de Zuydcoote.
Nous allons continuer notre combat pour ces enfants du centre Talibou Dabo, et nous allons tout faire pour construire un centre de documentation pour permettre à ces enfants de s’épanouir à l’école pour assurer leur vie future.

De quoi aujourd’hui l’association a-t-elle le plus besoin ? Comment peut-on vous aider ?
Nous sommes toujours en phase de collecte, de matériel médical tels que des fauteuils roulants, prothèses, cannes, béquilles etc.  Mais également des vêtements, des jouets, des couches bébé, tout ce qui est lien avec les enfants, pour de futurs projets.

Enfin pour conclure, Emilie, je te connais aussi pour ton amour des animaux. Or certaines personnes ont peur des animaux ou ne sont pas à l’aise avec eux. Que veux-tu leur dire aujourd’hui pour qu’ils surmontent leur appréhension ?
N’ayez pas peur des animaux, ils ne demandent qu’à être aimés !
D’ailleurs, pour continuer un peu à parler du Sénégal et faire un rapport direct aux animaux je vais te raconter un très joli souvenir.
A peine arrivés, la première petite chose que j’ai aperçue c’était ce tout petit chaton à l’entrée de notre appartement. N’étant pas dans mon pays, ni dans mon appartement je ne savais pas quoi faire. Alors mon ami Cheikh, le coordinateur du projet m’a proposé d’accueillir ce chaton et de lui donner un petit coup de pouce dans la vie. Il ne fallait pas me le répéter ! J’ai tout de suite adopté ce chat et installé dans la chambre. Très peureux au départ, mais conscient que je ne lui voulais que du bien, il s’est vite laissé « dompter » et m’a adopté de son côté ! J’ai été très surprise par son intelligence ! Il a tout de suite compris où il devait faire ses besoins, qu’il dormirait ailleurs que sur le lit (pour vous rassurer, il était sur une énorme couverture !) et il grimpait tous les matins pour me dire bonjour !
J’ai eu une très grosse peine lorsque j’ai dû me séparer de lui.
J’ai toujours vécu entouré d’animaux, et j’ai bâti de très belles relations avec certains, je ne vois pas ma vie sans continuer d’être entouré de la sorte.
Les animaux ne jugent pas, et nous aiment pour ce que nous sommes. Ils se fichent de nos qualités et de nos défauts, ils nous aiment un point c’est tout, c’est un amour inconditionnel que l’on se doit de partager ! Parfois, je me sens tellement plus proche des animaux. Et pour citer une expression : « plus j’apprends sur l’Homme plus j’aime les animaux ».


Photos et/ou liens vers des sites internet
Vous pouvez les aider dans cette mission de collecte, et soutenir les projets financièrement si vous le souhaitez. 
Contactez l' association : liens.solidaires@gmail.com

Association Liens Solidaires
Maison de la vie associative
Rue du 11 novembre
59140 Dunkerque
FRANCE

Vous pouvez également visiter :
la page Internet de l’association Liens: http://liens.over-blog.org/
la présentation de l’organisation de la pouponnière de Mbour : http://www.frequenceevasion.com/documents/pouponniere.pdf








 

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