Cet article a été initialement publié le 7 octobre 2013 pour X Yet Z.
Vous saviez les Brésiliens champions du foot, de la samba et de la caïpirinha. Mais les saviez-vous champions du monde 2.0? Conscience politique, droit des minorités, humour, les Brésiliens savent utiliser tout le potentiel des réseaux sociaux.
LES BRÉSILIENS CHAMPIONS DES RÉSEAUX SOCIAUX
Le portugais est la 7e langue parlée dans le monde ! Parlé par plus 240 millions de locuteurs, il devance le français. On le parle sur tous les continents, en Europe bien sûr, en Amérique latine, mais aussi en Afrique et en Asie.
C'est sur les réseaux sociaux que la présence du portugais est la plus remarquable : en moins de deux ans, entre 2010 et 2012, il a effectué une percée impressionnante avec une croissance de 900% (soit 52,4 millions de personnes supplémentaires). Seuls l'anglais et l'espagnol le dépassent encore. Le portugais doit cette troisième place au Brésil, qui, en 6 mois, a enregistré plus de 13 millions de nouveaux utilisateurs. Il faut dire que les Brésiliens sont hyper présents sur les réseaux sociaux. Dans un contexte social bouillonnant et effervescent c'est sur la toile que se préparent les manifs et que s'échangent les idées. Durant la Révolte du Vinaigre de juin 2013, des collectifs comme Ninja ont permis aux protestations de s'organiser, de gagner en visibilité et en crédibilité dans les grands médias dits traditionnels. La présidente Dilma Rousseff a été très sensible à cette nouvelle façon de faire de la politique en démocratie. C'est pourquoi elle s'est exprimée vigoureusement aux Nations-Unies contre le programme d'espionnage américain, et a positionné le Brésil comme chef de file de la défense d'une gouvernance mondiale d'internet, respectueuse de la liberté d'expression, du respect de la vie privée et du respect des droits de l'homme.
FACEBOOK POUR CHANGER LA VIE?
Les Brésiliens sont très actifs sur les réseaux sociaux en ce qui concerne les grandes causes politiques. Journalistes ou simples citoyens blogueurs, les Brésiliens comptabilisent de nombreuses pages dans tous les domaines du progrès social : promotion des droits sociaux des minorités (femmes et femmes noires en particulier, indiens, homosexuels, athées), campagnes de lutte contre les projets architecturaux liés à la Coupe du Monde ou aux JO, campagnes de promotion pour une meilleure mobilité urbaine, campagne de lutte contre la déforestation... En octobre 2012, une importante mobilisation sur les réseaux sociaux en faveur des indiens avait permis de faire pression sur le gouvernement brésilien et de suspendre une décision de justice. Le site Global Voices dresse un tableau très complet de l'ensemble des campagnes menées par les blogueurs brésiliens sur le net. Le député fédéral de Rio de Janeiro Jean Willys, élu du PSOL (notre Front de Gauche) incarne bien cette jeune génération politisée et active sur les réseaux sociaux. Facebook est son principal relais d'opinion et d'appel à l'engagement mais aussi un relais de mobilisation lors des grands débats de société qui animent le Parlement Brésilien.
RIRE DE TOUT..MAIS PAS AVEC N'IMPORTE QUI
Enfin, je ne résiste pas à l'envie de partager un peu d'impertinence brésilienne. Car si le Brésilien à la base est drôle, sur les réseaux sociaux il se lâche complètement et déchire tout ! C'est ce qui se passe en ce moment sur Youtube avec une équipe de jeunes trentenaires déjantés, Porta dos Fundos. Chaque page peut compter 5 à 8 millions de visualisations. Depuis que les vidéos sont traduites en anglais, ce nombre ne devrait cesser d'augmenter. Reflet d'une génération créative, branchée, ouverte au monde et aux idées nouvelles, ils abordent tous les sujets de fond de la société brésilienne, sans tabous et sans chichis. Même le New York Times en a parlé!
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