Shirley sous les couleurs de la République Domicaine |
Par ce blog, je tiens à vous
faire rencontrer des personnes, des caractères, des parcours, des artistes, des
militants, des scientifiques, des sportifs, des enseignants, des poètes…qui
toutes à leur manière contribuent à rendre le monde meilleur ! Elles nous
font rêver, rire, elles nous soulagent ou nous amènent à réfléchir, toutes ont
en commun un sens du dépassement et de l’effort, au service de l’autre.
J’espère par ces petites
chroniques vous donner envie d’aller à leur rencontre, et puis j’espère vous
faire voyager un peu à travers le monde… !
Cette semaine, nous partons en
République Dominicaine avec Shirley Ponseel, jeune dunkerquoise de 24 ans.
C’est le Brésil qui nous a fait
nous rencontrer Shirley et moi. C’était à l’Espa, point de rencontre incontournable
de la digue de Malo (Dunkerque-France), lieu alors bien fréquenté par les étudiants brésiliens de
Dunkerque, et par les joueurs brésiliens évoluant dans l’équipe de Volley de
Dunkerque. Grande, belle blonde, regard
bleu, elle est de ces personnes positives et enjouées, qui ont toujours le
sourire aux lèvres et la tête dans les voyages.
Les voyages, pour Shirley, c’est
depuis toute petite avec ses parents en République Dominicaine. La République
Dominicaine est sur l’île d’Hispaniola, qu’elle se partage avec la République d’Haïti.
Ce fut le coup de cœur, le coup de
foudre avec ce bijou des Caraïbes, connue pour ses plages paradisiaques, le
merengue et la bachata ! Mais, au-delà de l’image de carte postale,
Shirley s’est depuis l’âge de 13 ans intégrée à la population, dont elle
maîtrise parfaitement la langue et les codes. Chaque année, Shirley bat le
rappel dans tout Dunkerque pour
collecter vêtements et fournitures scolaires pour les enfants.
Si elle a un grand cœur,
Shirley a aussi beaucoup d’énergie, de la force, de la détermination. Cette détermination
qui l’a menée depuis le printemps dernier en Equipe Nationale de Handball deRépublique Dominicaine. Le Hand, elle le pratique depuis l’âge de 11 ans. Elle a fait ses
premiers pas dans l’équipe de handball à Dunkerque pour ensuite rejoindre l’équipe
de St Pol en Nationale 3 puis l’équipe de Hazebrouck qui évolue actuellement en
Nationale2.
Elle a osé, elle a tenté, elle
a réussi aujourd’hui à réunir ses deux passions. La passion pour son île, et la
passion pour la balle.
Elle déclare : « Tout
sportif lambda a pour rêve de jouer au plus haut niveau, j’en ai eu
l’opportunité je l’ai saisie, jouer des compétitions internationales cela n’a
pas de prix !! »
Rencontre.
Tu
as rejoins depuis quelques mois équipe nationale de Handball féminin de la
République Dominicaine. Qu’as-tu trouvé dans cette équipe ?
Une équipe de filles géniales,
avec des entraineurs géniaux. Des filles faisant beaucoup de sacrifices, la
plupart ont dû partir de leur région pour pouvoir s’entrainer à la capitale
tous les jours. Forcément la culture handballistique n’est pas la même qu’en
Europe, et la rigueur n’est pas leur point fort surtout au niveau du respect
des horaires.
As-tu
été acceptée facilement?
Oui ! Je n’ai rencontré
aucun problème d’adaptation, je connaissais quelques filles auparavant, les
filles étaient super contentes de ma venue. Dès que je suis arrivée c’était les
grandes embrassades, lorsqu’il fallait se mettre par 2 pour s’échauffer, tout
le monde voulait être mon binôme ! Lorsqu’il fallait faire plusieurs équipes,
les filles voulaient faire partie de la mienne. Dès mon premier voyage, en février
2012, plusieurs filles ont insisté pour m’offrir leur maillot de match. Lors de
mon départ c’était les grandes larmes … Après une semaine, de forts liens
étaient déjà noués. Bien sûr, quand je suis en France on est constamment en
contact par internet pour savoir si tout se passe bien là-bas comme ici.
L’adaptation à la population
est la même qu’avec l’équipe, tout le monde est là pour toi, pour t’aider, pour
que tu te sentes bien, pour eux c’est naturel de s’entraider, d’aller vers les
personnes, de proposer leurs services … Ayant beaucoup voyagé, je n’ai jamais
trouvé une population aussi chaleureuse.
En
quoi cette ambiance et ces expériences sont-elles différentes de ce que tu as
connu dans les équipes françaises ?
Le niveau forcement ! En
étant en sélection nationale j’ai eu l’opportunité de jouer des compétitions internationales
(Tournoi Qualificatif Olympique) au Danemark où j’ai rencontré les Russes
anciennes championnes olympiques, les Danoises anciennes championnes du monde
et la Tunisie vice-championne d’Afrique.
Pour moi c’est un rêve qui se réalise, de jouer contre les stars du handball
mondial …Il y a aussi tout ce qu’il y a autour, la base de préparation réalisée
à Bilbao en Espagne, où on s’entrainait 2 voire 3 fois par jour, le fait de
vivre ensemble 24/24, les voyages, les avants match, la présentation des
équipes, les hymnes nationaux devant une arène … chaque moment reste
inoubliable et unique que je ne connais pas avec mon club actuel.
Ensuite niveau ambiance, tout
est très diffèrent de la France, là-bas tout est basé sur la musique, la danse,
la joie de vivre. Tout le monde est là pour aider, pour valoriser, pour
encourager … à la différence de la France où critiquer les gens est le sport national !…Là-bas
rien n’est jamais très grave, tout problème a une solution. On relativise. Personne
ne stresse et finalement tout s’arrange.
Que
retiens-tu de la vie en équipe ?
Un équipe, c’est être uni sous
le même objectif, c’est travailler, construire, évoluer ensemble durant une
saison, un cycle sportif. Une équipe doit rester soudée tout au long de la
saison que ce soit dans les bons ou mauvais moments. Dans les moments de doute
l’équipe doit être capable de se soutenir, de se mobiliser, de s’encourager
pour éviter d’installer le doute et que cette période de moins bien passe le
plus rapidement possible. Pour cela il faut que l’équipe vive bien également
hors terrains, il est important de se retrouver dans des moments conviviaux !
Tu
connais bien la République Dominicaine, puisque tu en as pris la nationalité.
Parle-nous de ce pays !
La République Dominicaine est
un pays pauvre économiquement mais riche humainement. Les Dominicains ont la
joie de vivre et cela n’a pas de prix. Il est rare de rencontrer un Dominicain
triste. Les Dominicains travaillent pour pouvoir partager de bons moments avec
la famille et les amis. La musique, la danse, le rire font partie de leur
quotidien … Il m’est arrivé d’arriver à la banque, de devoir attendre quelques
minutes car le personnel était occupé de danser un merengue ! Dans la rue la musique est constamment
présente. Après le travail, tout le monde sort les chaises et s’installe sur le
trottoir avec les voisins pour parler, boire un coup, danser, jouer au domino
et cela tous les jours !
C’est un pays pauvre, mais vu
que tout le monde est solidaire, il est rare de trouver des personnes sans
domicile, on ne meurt pas de faim … Il y aura toujours la famille, un voisin,
un ami pour nous aider.
Aujourd’hui,
tu te définis comment : Dunkerquoise, Française, Européenne, Dominicaine
ou Citoyenne du Monde ?
Forcément Dunkerquoise et Française
je suis née ici, mes racines, mes amis, ma vie sont ici mais également Dominicaine je porte réellement
ce pays dans mon cœur, disons que je suis 50/50 !
Pour conclure Shirley, quelle sont
les bonnes raisons de faire du sport ?
Le sport est un moyen de se
dépenser, de se dépasser, il permet de lier des liens forts avec certaines
personnes, de vivre des moments inoubliables, de voyager, de partager.
L’adrénaline de la compétition est également géniale avant pendant et après la
compétition ou le match. Savourer le succès ou au contraire se remobiliser
après l’échec sont des choses que le sport permet de nous faire vivre. Le sport est également un moyen
pour les jeunes d’accepter les règles, de devenir un bon citoyen, de respecter
son adversaire, partenaire, entraineur, arbitre, public …
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