Aujourd'hui, 12 octobre, c'est la journée
des enfants au Brésil (O dia das crianças). Cette fête est célébrée en même
temps que le jour de que Nossa Senhora Aparecida (Notre-Dame d’Aparecida) et
c'est un jour férié. C'est un peu le symbole de ce pays où l'enfant est roi...L'enfant ici est très tôt aimé, imaginé, attendu, adoré, objet de toutes les attentions et de toutes les précautions. Lui consacrer une journée entière, a fortiori un jour férié n'est qu'une des multiples manifestations de l'amour et de la passion des Brésiliens pour les enfants.
La journée des enfants au Brésil a été
créée dans les années 1920, par le député Galdino do Valle Filho. Le Conseil a
approuvé l’idée le 12 Octobre. Cette journée a été officiellement déclaré
Journée des enfants par le Président Arthur Bernardes, le 5 Novembre 1924. A cette époque, l'enfance est fragile: mortalité, travail des enfants, faible alphabétisation, absence de réel statut social. Faire de l'enfance un enjeu national, un enjeu du développement économique et social, c'est placer ses efforts pour le futur et l'avenir de la nation.
Pourtant, ce sont les années 60 qui popularisent la journée des enfants sous l'impulsion du fabriquant de jouets Brinquedos Estrela, associé à Johnson &Johnson, qui lancent alors la "semaine du bébé robuste" pour doper leurs ventes.
Pourtant, ce sont les années 60 qui popularisent la journée des enfants sous l'impulsion du fabriquant de jouets Brinquedos Estrela, associé à Johnson &Johnson, qui lancent alors la "semaine du bébé robuste" pour doper leurs ventes.
Alors comment se déroule une Journée
des Enfants? Les enfants reçoivent des jouets, quand la famille le veut et le
peut, et dans certains cas, une petite fête est organisée, un peu comme une
fête d'anniversaire.
En fait, c'est tout le mois d'octobre
qui est consacré aux enfants: les boutiques sont pleines de cadeaux et certains
magasins offrent des cadeaux à leurs clients accompagnés d'enfants.
La Journée des Enfants est la fête qui
génère le plus gros chiffre d'affaires après Noël.
Certaines familles luttent pourtant contre le consumérisme. Certaines familles font de la fête des enfants un moment privilégié pour passer du temps avec les enfants, pour leur prêter de l'attention et faire des activités ensemble (sorties, promenades...).
Pourtant, la situation de l’enfance
est contrastée, comme l’est généralement l’ensemble de la population
brésilienne.
Voici un portrait de l’enfance au Brésil sous l’angle de l’éducation,
le travail des enfants, et l’adoption internationale.
1)
L'éducation
L’éducation est la grande préoccupation
des Brésiliens. L’actuelle campagne électorale des municipales en témoigne :
la demande sociale est très forte, c’est le sujet n°1. Alphabétisation, accès
aux formations diplômantes, articulation des politiques publiques, amélioration
de la gestion des ressources, renforcement des structures et du fonctionnement
des structures éducatives : l’éducation est actuellement la clé de la
réduction des inégalités sociales et territoriales.
Le Brésil dépense 5,1% de son PIB pour l’éducation,
comme la moyenne des pays de l’OCDE.
Les résultats de ce volontarisme
politique sont plutôt encourageants puisque, d’après l’Institut brésilien des
ressources géographiques et statistiques (IBGE) le taux de scolarité des
enfants de 7 à 14 ans était de 97,67% en
2007, contre 86,59% en 1992).
Un bémol pourtant, puisque un million d’enfants entre 6 et 14 ans ne
fréquentent pas l’école primaire et 50% des jeunes de 15 à 17 ans n’ont jamais
mis les pieds à l’école secondaire.
Aujourd’hui, 14 millions de
Brésiliens (7,5% de la population) ne savent ni lire ni (source : recensement
général de la population de 2010). Dix millions d’entre elles se sont inscrites
au Programme "Brésil Alphabétisé" mais plus de la moitié aurait
abandonné.
2)
le travail des enfants
25% de la population brésilienne vit sous le seuil de pauvreté. Dans des conditions souvent terribles, en ville ou en milieu rural, des enfants sont contraints de travailler. Ils
travaillent essentiellement dans les milieux agricoles mais aussi
charbonniers. Il y a encore 480 000 enfants employés comme domestiques,
essentiellement des petites filles.
Selon une étude de l'Institut brésilien de recherche économique appliquée (IPEA), le nombre d'enfants brésiliens âgés de 5 à 14 ans contraints de travailler a diminué de plus de moitié entre 1992 et 2008. Ils sont encore 1,7 million, soit 5% de cette tranche d’âge, mais ils étaient 13% il y a dix-huit ans.
Selon une étude de l'Institut brésilien de recherche économique appliquée (IPEA), le nombre d'enfants brésiliens âgés de 5 à 14 ans contraints de travailler a diminué de plus de moitié entre 1992 et 2008. Ils sont encore 1,7 million, soit 5% de cette tranche d’âge, mais ils étaient 13% il y a dix-huit ans.
Ce résultat est le fruit de mesures
drastiques et d’une forte volonté gouvernementale. Un vaste programme de lutte
contre la pauvreté a démarré dans les années 90 et a été conforté en 2003 par le gouvernement Lula. La « bolsa
familia, bourse familiale versée sous forme d’aide mensuelle, a été accordée à
plus de 12,4 millions de familles pauvres. Seules conditions pour l’obtenir :
les enfants de ces familles doivent être scolarisés et justifier d'un carnet de
vaccination à jour.
3)
l'adoption
Environ
80 000 enfants vivraient “en abri” (institutions publiques ou privées), c'est-à-dire
qu’ils sont considérés comme abandonnés, mais moins de 10% sont adoptables. En effet, pour qu'un enfant soit adoptable, il faut qu'il remplisse une des conditions suivantes:
- ne pas avoir de filiation connue,
- être orphelin,
- être déclaré judiciairement abandonné,
- que les parents ou les représentants légaux aient valablement consenti à l’adoption,
- si l’adopté est âgé de plus de 12 ans, il doit consentir personnellement à son adoption.
- ne pas avoir de filiation connue,
- être orphelin,
- être déclaré judiciairement abandonné,
- que les parents ou les représentants légaux aient valablement consenti à l’adoption,
- si l’adopté est âgé de plus de 12 ans, il doit consentir personnellement à son adoption.
Près
de 400 enfants brésiliens sont adoptés par des étrangers chaque année. Le nombre d’enfants brésiliens adoptés
par des familles étrangères a chuté au cours des
cinq dernières années. En effet, les brésiliens prennent de plus en
plus conscience du problème des enfants abandonnés et l’adoption tardive est de
plus en plus courante chez les Brésiliens. La tendance est donc toujours vers
la diminution en nombre et vers une augmentation de l’âge moyen des enfants
adoptés.
De
plus, les autorités donnent la priorité aux résidents de l’état, puis aux
Brésiliens des autres états, puis aux Brésiliens qui habitent hors du Brésil et
enfin aux autres.
6204 enfants ont été adoptés au Brésil
par des Français depuis 1980, la plupart entre 1985 et 1996, mais depuis les
chiffres sont en baisse :
Nombre d’enfants adoptés :
- 2007 : 66
- 2008 : 39
- 2009 : 63
- 2010 : 13
- 2011 : 23
Au
Brésil, adopter veut dire en général adopter des “grands”, il n’y a pas de
bébés à adopter, il est impossible d’adopter des bébés de moins de un
an et la plupart des adoptions concernent des plus de deux ans, voire
cinq, six ans et plus, et souvent des fratries.
Pour mémoire, peuvent adopter au Brésil les personnes
remplissant les conditions suivantes :
- Les couples mariés avec ou sans enfant sans condition de durée de mariage;
- Les couples vivant en union stable;
- Les célibataires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.