dimanche 18 novembre 2012

Le phénomène Kuduro



Vous n’avez sûrement pas échappé au phénomène des danses angolaises.
Si vous êtes brésilien, si vous avez suivi la novela Avenida Brasil, alors vous connaissez au moins Vem dançar com tudo, reprise de Vem dançar kuduro de Don Omar et Lucenzo. Si vous êtes français, vous avez forcément une copine qui fréquente les soirées « Salsa-bachata-merengue » qui vous a parlé de la découverte de la kizomba, le zouk angolais. Le phénomène des musiques angolaises est tel qu’en octobre 2012, le kuduro a fait l’objet d’une exposition à la Grande Halle de la Villette, à Paris.
Le kuduro est né dans les années 90 dans les banlieues de Malang en Angola. Ku duro, ça veut dire littéralement « cul dur » en portugais. Les premiers disques remontent à 1996, quand cette musique fait irruption dans les discothèques du Luanda. Mais le coup d’accélérateur est véritablement donné en 2002, quand  les accords de paix son signés en Angola. 
Le kuduro est aujourd’hui  très populaire au Cap-Vert,  au Mozambique, en Guinée-Bissau, mais aussi en Afrique francophone, en France métropolitaine et d’outre-mer et au Brésil. Il est d’ailleurs assez proche du baile funk brésilien.

Le triomphe mondial du kuduro est dû à un DJ français, d’origine portugaise : Lucenzo. Son Dança Kuduro s’est imposé  en 2011 sur les dancefloors européens, avec une chorégraphie en ligne similaire au madison, mais en plus déhanché et plus sexy. Ce tube a été repéré par la star portoricaine du reggaeton, Don Omar. Don Omar et Lucenzo ont ensuite  enregistré un duo, donnant naissance  au tube le plus dansé et téléchargé dans le monde en 2011 et 2012. Le kuduro a été propagé en France par la communauté africaine, notamment la communauté congolaise.



Un site en anglais et en portugais illustre bien l’étendue du phénomène kuduro.  Oskuduristas.com est une «initiative globale pour la promotion internationale du kuduro».
Comme souvent, les personnes qui ont internationalisé le kuduro  ne viennent pas d’Angola.
Saviez-vous par exemple que c’est un belge qui est à l’origine du phénomène ? Et pas n’importe lequel…l’unique Jean-Claude Vandamme. L’inventeur de la danse kuduro, Tony Amado, s’est en effet inspiré de l’attitude de JCVD dans Kixkboxer en 1989, il en a repris les pas et les accéléres pour créer la danse.
Ça donne ça :


En Angola, le kuduro est un véritable phénomène social.
Ainsi les clips du groupe Kazumbis montre l’image d’une jeunesse créative et joyeuse. « Celle que le gouvernement angolais veut montrer au monde, sans doute, mais aussi un témoignage de l’élan vital d’un pays qui, après vingt-sept ans de guerre fratricide, regarde l’avenir en misant sur sa culture » écrit François-Havier Gomez sur le blog Libération Next.







Lors de la dernière campagne électorale, le MPLA, parti au pouvoir, a d’ailleurs beaucoup utilisé les kuduristas. L’Angola est un pays pourtant où la démocratie ne s’est pas encore stabilisée, comme en témoigne le retour de la censure, notamment vis-à-vis des médias indépendants et du principal parti d’opposition, l’'UNITA d’Isaías Samakuva.
Un groupe de kuduro activiste, Lambas, dénonce les conditions de vie difficiles dans les quartiers et témoigne des brutalités policières.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.