Vous n’avez sûrement pas échappé au phénomène des danses angolaises.
Si vous êtes brésilien, si vous avez suivi la novela Avenida Brasil,
alors vous connaissez au moins Vem dançar com tudo, reprise de Vem dançar kuduro
de Don Omar et Lucenzo. Si vous êtes français, vous avez forcément une copine
qui fréquente les soirées « Salsa-bachata-merengue » qui vous a parlé
de la découverte de la kizomba, le zouk angolais. Le phénomène des musiques
angolaises est tel qu’en octobre 2012, le kuduro a fait l’objet d’une
exposition à la Grande Halle de la Villette, à Paris.
Le kuduro est né dans les
années 90 dans les banlieues de Malang en Angola. Ku duro, ça veut dire littéralement
« cul dur » en portugais. Les premiers disques remontent à 1996,
quand cette musique fait irruption dans les discothèques du Luanda. Mais le
coup d’accélérateur est véritablement donné en 2002, quand les accords de paix son signés en Angola.
Le kuduro est aujourd’hui très populaire au Cap-Vert, au Mozambique,
en Guinée-Bissau, mais aussi en Afrique francophone, en France
métropolitaine et d’outre-mer et au Brésil. Il est d’ailleurs assez proche du
baile funk brésilien.
Le triomphe mondial du kuduro est dû à un DJ français, d’origine portugaise : Lucenzo. Son Dança
Kuduro s’est imposé en 2011 sur les
dancefloors européens, avec une chorégraphie en ligne similaire au madison,
mais en plus déhanché et plus sexy. Ce tube a été repéré par la star
portoricaine du reggaeton, Don Omar. Don Omar et Lucenzo ont ensuite enregistré un duo, donnant naissance au tube le plus dansé et téléchargé dans le
monde en 2011 et 2012. Le kuduro a été propagé en France par la communauté
africaine, notamment la communauté congolaise.
Un site en anglais et en
portugais illustre bien l’étendue du phénomène kuduro. Oskuduristas.com est une «initiative
globale pour la promotion internationale du kuduro».
Comme souvent, les personnes
qui ont internationalisé le kuduro ne
viennent pas d’Angola.
Saviez-vous par exemple que
c’est un belge qui est à l’origine du phénomène ? Et pas n’importe lequel…l’unique
Jean-Claude Vandamme. L’inventeur de la danse kuduro, Tony Amado, s’est en effet
inspiré de l’attitude de JCVD dans Kixkboxer en 1989, il en a repris les pas et
les accéléres pour créer la danse.
Ça donne ça :
En Angola, le kuduro est un véritable phénomène social.
Ainsi les clips du groupe
Kazumbis montre l’image d’une jeunesse créative et joyeuse. « Celle que le
gouvernement angolais veut montrer au monde, sans doute, mais aussi un
témoignage de l’élan vital d’un pays qui, après vingt-sept ans de guerre
fratricide, regarde l’avenir en misant sur sa culture » écrit
François-Havier Gomez sur le blog Libération Next.
Lors de la dernière campagne électorale, le MPLA, parti au pouvoir, a d’ailleurs beaucoup utilisé les kuduristas. L’Angola est un pays pourtant où la démocratie ne s’est pas encore stabilisée, comme en témoigne le retour de la censure, notamment vis-à-vis des médias indépendants et du principal parti d’opposition, l’'UNITA d’Isaías Samakuva.
Un groupe de kuduro activiste, Lambas, dénonce les conditions de vie difficiles dans les quartiers et témoigne des brutalités policières.
Lors de la dernière campagne électorale, le MPLA, parti au pouvoir, a d’ailleurs beaucoup utilisé les kuduristas. L’Angola est un pays pourtant où la démocratie ne s’est pas encore stabilisée, comme en témoigne le retour de la censure, notamment vis-à-vis des médias indépendants et du principal parti d’opposition, l’'UNITA d’Isaías Samakuva.
Un groupe de kuduro activiste, Lambas, dénonce les conditions de vie difficiles dans les quartiers et témoigne des brutalités policières.
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