Et encore un
jour férié!
Nous avons
déjà été gâtés en octobre et en novembre, et voilà que ce 15 novembre, date
anniversaire de la commémoration de la République, nous permet ce long viaduc,
qui nous mènera jusqu'à dimanche, et même jusqu'à mardi pour les Etats de Rio de
Janeiro, São Paulo et Bahia, qui fêteront en plus la commémoration de la
conscience noire mardi prochain.
Et fait
étonnant, ce 15 novembre commémore un coup d'état, en 1889.
L'installation
de la République Brésilienne est contemporaine de notre IIIe République, celle
qui a posé les fondements de l'Etat de droit, des grandes libertés
individuelles, de la laïcité, de l'école (la République des Jules Ferry et Léon
Gambetta, appelée aussi République des Francs-Maçons).
Alors que la
République s'installait comme forme définitive du gouvernement français, un
siècle après la Révolution française de 1789, après la restauration de la
monarchie et deux empires, le Brésil choisit lui aussi la forme républicaine
pour succéder à l'Empire.
La
Proclamation de la République brésilienne est donc un épisode fondateur dans
l’histoire du Brésil. Elle a eu lieu le 15 novembre 1889, à Rio de Janeiro, capitale. Le Brésil est alors indépendant (reconnu en 1825
par le Portugal). Pierre II (Dom Pedro II) empereur depuis 1831 (il a alors 5
ans) fait entrer le Brésil dans l’ère de la modernisation et de l'industrialisation.
L'esclavage
est aboli en 1888, marquant un tournant dans l’appui des grands
propriétaires terriens, qui se tournent vers la cause républicaine, n’ayant
plus d’avantage à soutenir la couronne.
La
Proclamation de la République est soutenue par la bourgeoisie urbaine,
constituée par une classe moyenne de fonctionnaires publics, de professions
libérales, d'artistes et de commerçants
qui réclamaient plus de participation dans la vie politique et soutenait les
idéaux républicains. Et paradoxalement, la Proclamation de la République fut
soutenue par la hiérarchie ecclésiastique.
En réalité,
loin d’être une Révolution populaire comme la France l’a connue en 1789 et
surtout en 1848, la République est l’affaire de quelques uns, organisés par une
faction de l’Armée brésilienne dirigée par le maréchal républicain Deodoro da
Fonseca. La Proclamation de la
République a pris la forme d’un coup d'État militaire. Plutôt que l’instauration
d’une république présidentielle ou parlementaire, l’objectif des organisateurs
du coup d’État est la création d'une dictature.
A
l'époque la révolution passe inaperçue. L'historienne Lídia Besouchet note que, « [r]arement
une révolution ne s'est déroulée de façon aussi calme ».
Tout au long
du coup d'état, Pierre II ne montre aucune résistance.
Il rejette
toutes les suggestions avancées par les hommes politiques et les chefs
militaires pour réprimer la rébellion. L'empereur et sa famille partent en exil
le 17 novembre. Une importante réaction monarchiste se produit mais elle est
réprimée avec force par les républicains et ni Pierre II, ni sa fille (promise
au Français Gaston d’Orléans) ne soutiennent réellement la restauration. Tenu à
l'écart du coup d’État et constatant l'acceptation passive de la situation par
l’empereur, la classe politique approuve le remplacement de la monarchie par
une république.
Peu après
avoir renversé le Premier ministre Afonso Celso de Assis Figueiredo, vicomte de
Ouro Preto, et fait arrêter la famille impériale, emprisonnée dans son palais
puis exilée, le maréchal Deodoro da Fonseca s’auto-proclame président de la
République met en place un gouvernement provisoire dans lequel siègent les
ministres Benjamin Constant Botelho de Magalhães, Quintino Bocaiuva, Rui
Barbosa, Campos Sales, Aristides Lobo, Demétrio Ribeiro et Eduardo Wandenkol.
Ils
sont tous membres de la franc-maçonnerie
brésilienne et adeptes du positivisme dont la devise, ordre et progrès (ordem e progresso) orne le drapeau de la nouvelle république.
La Proclamation de la République Brésilienne permet la mise
en place d’un système administratif, économique et social oligarchique,
constitué de riches propriétaires et d'élus locaux, les coronels.
Système qui a perduré jusqu'à la Grande Dépression de 1929 et jusqu’au coup d’Etat
de Gertulio Vargas en 1930.
La
République Brésilienne mettra près d’un siècle à s’installer comme véritable
régime démocratique, consacrée par la Constitution de 1988 succédant à la
dictature militaire (1964-1985).
Source
Wikipédia- Le Petit Journal
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