Cette semaine nous partons pour le Sénégal avec Emilie Kiepura, 23 ans, engagée au sein de l’association LIENS
Solidaires depuis 2010 .
L'association LIENS a été fondée en 2005 par des étudiants Français et des Sénégalais de
l’Université du Littoral, à Dunkerque. C’est une toute petite association d’à
peine une trentaine de bénévoles, présidée par Cheikh Ndiaye, économiste et
socio-anthropologue à l’Université du Littoral. L’association partage comme
objectifs l'accueil et l'orientation des
étudiants étrangers, la promotion culturelle et sportive et la solidarité
internationale (parrainage d'enfants, commerce équitable, aides aux personnes
handicapées). Son originalité tient justement du fait qu’elle cible son action
sur la question du handicap : promotion du handisport en France et au
Sénégal, renforcement des structures d’accueil au Sénégal, et promotion de la
solidarité internationale.
Ainsi l’un des objectifs de cette association est de
promouvoir l’amélioration du sort des enfants handicapés du Sénégal.
Emilie revient d’un séjour humanitaire à Dakar avec l’association,
où elle a participé au renforcement et à l’équipement d’une structure d’accueil
des enfants handicapés, le centre Talibou Dabo. Elle nous alerte sur le manque
de moyens et nous invite à partager la cause de l’association. Vous trouverez
en fin d’article tous les renseignements nécessaires pour les aider (notamment
envoi de matériel médical et jouets pour les enfants).
Bonjour Emilie, cette année, tu as décidé de
faire ton stage de Licence professionnelle au Sénégal pour un projet
humanitaire. Quel est ce projet ?
L’une
des missions principales de ce voyage était de se rendre au centre Talibou Dabo
de Dakar qui est le seul centre public qui accueille les enfants en situation
de handicap (physique et moteur) de la maternelle au CM2. Nous avions monté un
projet d’ouverture d’un centre de documentation en faveur de ce centre
(bibliothèque libre, ordinateurs), et donc se rendre sur place était la
meilleure manière de voir ce qui était possible, ce qui était réalisable, etc.
Nous avions, en février 2012, envoyé un container avec des fournitures
scolaires (peinture, feutres, crayons, ramette de papier, livres, bandes
dessinées etc.) mais également du matériel médical (béquilles, fauteuils
roulants, tables de massage, prothèses etc.). Le voyage était donc la suite
logique de ce projet. De même, l’une de nos membres, présente également lors de
ce voyage avait un projet d’aide aux jeunes enfants de 0 à 5 ans :
récolter du matériel pour ces enfants : vêtements, jouets, produits
d’hygiène, santé etc. Nous nous sommes alors rendus à la Pouponnière de Mbour
dans le but d’apporter un soutien à cette organisation.
Qu’as-tu appris avec ce projet ?
Durant
ce voyage, j’ai compris ce qu’était vraiment la solidarité dans tous les sens
du terme. J’ai était accueillie partout où je suis allée avec le sourire, la
générosité sans compter, et la joie ! C’était vraiment génial !
On
peut constater à Dakar de grandes différences sociales. En effet, tous les
quartiers ne se ressemblent pas, et l’on croirait parfois avoir changé de
ville ! On croise des villas, des routes goudronnées, des palmiers, de
très grands centres commerciaux, cinéma, bowling etc. En 20 minutes on peut se
retrouver sur des routes sinueuses, inondée, des trottoirs ensablés etc.
J’ai
eu la chance de visiter différentes villes telles que Diourbel, Thiès, Saly,
Dakar ! J’ai adoré la région de Mbour : peu de gens, de grands espaces,
des arbres, des animaux !
A
Thiès, nous avons pu rencontrer une organisation qui s’appelle REFABEC (Réseau
des Femmes dans l’Agriculture Biologique et de Commerce Equitable) qui est une
organisation dirigée par des femmes. Nous avons formé un partenariat avec cette
organisation durant ce séjour. En tant que femme je ne peux que soutenir
leur initiative, qui permet leur émancipation, leur indépendance financière et
leur place au sein d’une organisation, de leur ville et de leur pays.
Votre projet porte sur l’amélioration du
sort des enfants handicapés de Dakar. Quelle est la situation aujourd’hui ?
A
Dakar, au centre Talibou Dabo, j’ai été fortement touchée par ce que j’ai pu
voir. En effet, cela n’a rien à voir avec ce que l’on peut voir en France. Les
enfants ne sont pas accueillis dans les meilleures conditions, et tous les
jours c’est un combat pour ces enfants. Déjà, être en situation de handicap au
Sénégal est extrêmement dur, ils ne sont pas aussi bien tolérés. Ce centre, est
une chance pour ces enfants. Mais on se doit de leur apporter bien mieux !
L’un des buts principal de l’association LIENS SOLIDAIRES est d’aider au
maximum ce centre.
A
Thiès, nous avons été visiter une pouponnière, accueillant des bébés de 0 à 5
ans. Là encore, beaucoup d’émotion ! Tellement de bébés dans ce
centre ! Mais bien soignés et bien nourris. Le seul souci c’est qu’il y
manque des bras ! Des bras de câlins, des bras de soins, des bras de
chants, des bras de bisous, tellement de bras ! Ils sont trop nombreux par
rapport au personnel. C’est pourquoi, cette organisation accueille des
étudiants pour effectuer leur stage. Chaque fois que l’on rendait visite aux
enfants, nous en avions au minimum 1 dans les bras ! Ils se ruaient
vers nous pour se blottir ! C’est un très bon souvenir, et j’espère un
jour pouvoir y retourner les aider plus qu’une matinée !
Comment s’est passée la relation avec les
enfants et le personnel que vous avez rencontrés ?
Le
handicap n’est pas très bien accepté au Sénégal… Et les membres du personnel
sont des fonctionnaires. C’est dur à dire, mais ils sont « juste là »
pour la plupart, et c’est tout. Les gens qui sont les plus investis dans ce
centre sont soit des personnes en situation de handicap eux-mêmes, soit des
gens confrontés à un handicap dans leur famille, ou tout simplement des
personnes réellement engagées, soucieux d’une vie meilleure ! Là aussi,
nous avons été choqués… Certaines personnes se fichent éperdument de ces
enfants, notamment à la cantine où l’on croirait donner à manger à des chiens,
je suis désolée pour l’expression … Des assiettes en inox à moitié jetées sur
des tables de jardin… Des enfants n’ayant pas toutes leurs capacités pour
manger seuls, sont confrontés à cela tous les jours. Par contre, nous avons
rencontré le professeur de CM2 Monsieur Mbow, lui-même en situation de
handicap, et qui a lié un lien très fort avec ses élèves, c’était très
appréciable de sentir cette belle relation entre professeur et élèves.
Que va-t-il se passer par la suite ?
Nous
sommes actuellement en train de passer à la 3ème phase de notre
projet, qui est d’accueillir des membres du personnel du centre Talibou Dabo à
Dunkerque afin de leur apporter une formation liée à l’handicap. Cette
formation sera assurée par l’association APAHM de Dunkerque et l’hôpital
maritime de Zuydcoote.
Nous
allons continuer notre combat pour ces enfants du centre Talibou Dabo, et nous
allons tout faire pour construire un centre de documentation pour permettre à
ces enfants de s’épanouir à l’école pour assurer leur vie future.
De quoi aujourd’hui l’association a-t-elle
le plus besoin ? Comment peut-on vous aider ?
Nous
sommes toujours en phase de collecte, de matériel médical tels que des
fauteuils roulants, prothèses, cannes, béquilles etc. Mais également des vêtements, des jouets, des
couches bébé, tout ce qui est lien avec les enfants, pour de futurs projets.
Enfin pour conclure, Emilie, je te connais
aussi pour ton amour des animaux. Or certaines personnes ont peur des animaux
ou ne sont pas à l’aise avec eux. Que veux-tu leur dire aujourd’hui pour qu’ils
surmontent leur appréhension ?
N’ayez
pas peur des animaux, ils ne demandent qu’à être aimés !
D’ailleurs,
pour continuer un peu à parler du Sénégal et faire un rapport direct aux
animaux je vais te raconter un très joli souvenir.
A
peine arrivés, la première petite chose que j’ai aperçue c’était ce tout petit
chaton à l’entrée de notre appartement. N’étant pas dans mon pays, ni dans mon
appartement je ne savais pas quoi faire. Alors mon ami Cheikh, le coordinateur
du projet m’a proposé d’accueillir ce chaton et de lui donner un petit coup de
pouce dans la vie. Il ne fallait pas me le répéter ! J’ai tout de suite
adopté ce chat et installé dans la chambre. Très peureux au départ, mais
conscient que je ne lui voulais que du bien, il s’est vite laissé
« dompter » et m’a adopté de son côté ! J’ai été très
surprise par son intelligence ! Il a tout de suite compris où il devait
faire ses besoins, qu’il dormirait ailleurs que sur le lit (pour vous rassurer,
il était sur une énorme couverture !) et il grimpait tous les matins pour
me dire bonjour !
J’ai
eu une très grosse peine lorsque j’ai dû me séparer de lui.
J’ai
toujours vécu entouré d’animaux, et j’ai bâti de très belles relations avec
certains, je ne vois pas ma vie sans continuer d’être entouré de la sorte.
Les
animaux ne jugent pas, et nous aiment pour ce que nous sommes. Ils se fichent
de nos qualités et de nos défauts, ils nous aiment un point c’est tout, c’est
un amour inconditionnel que l’on se doit de partager ! Parfois, je me sens
tellement plus proche des animaux. Et pour citer une expression : « plus
j’apprends sur l’Homme plus j’aime les animaux ».
Photos
et/ou liens vers des sites internet
Vous
pouvez les aider dans cette mission de collecte, et soutenir les projets
financièrement si vous le souhaitez.
Contactez l' association : liens.solidaires@gmail.com.
Association Liens Solidaires
Maison
de la vie associative
Rue
du 11 novembre
59140
Dunkerque
FRANCE
Vous
pouvez également visiter :
la page Internet de l’association Liens: http://liens.over-blog.org/
la présentation
de l’organisation de la pouponnière de Mbour : http://www.frequenceevasion.com/documents/pouponniere.pdf
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